Parole d’entrepreneure : Elodie Parier, directrice associée d’Adexel

Parole d’entrepreneure : Elodie Parier, directrice associée d’Adexel

Quel est votre métier ?

Je dirige un cabinet de conseil aux collectivités (villes, agglomérations, départements, régions) spécialisé dans l’ingénierie financière des contrats public-privé, qu’on appelle principalement des « concessions ».  Il s’agit par exemple de gérer des centres aquatiques, des transports urbains, des crèches ou encore des ports, J’ai créé mon entreprise en 2012, le cabinet a été rebaptisé Adexel à la faveur d’une association en 2016, et je suis à nouveau la seule dirigeante depuis quelques mois après le départ de mon associée. Le cabinet est composé de 7 personnes, 6 consultants et une responsable administrative et financière, et nous aidons au quotidien les décideurs publics à construire des relations partenariales solides et pérennes avec des partenaires privés, avec pour objectif de proposer des services publics de qualité.

 

Comment êtes-vous devenue entrepreneure ?

 Après 10 ans de salariat à exercer le métier de conseil spécialisé, j’ai ressenti le besoin de faire le point. J’étais passée par 3 cabinets différents, dont j’avais à chaque fois souhaité partir ; j’ai fait le constat que j’aimais mon métier, mais que je voulais continuer à l’exercer à ma manière.

Le faire à ma manière, c’était pouvoir continuer à être pleinement sur cette niche d’ingénierie financière des contrats public-privé, ne pas être un petit service dans un gros cabinet mais un cabinet entièrement dédié à cette activité.

De plus, au cours de mes différentes missions, j’avais vu émerger des questions qui me tenaient à cœur, notamment tout ce qui concernait le suivi de ces contrats et pas seulement leur passation. J’avais donc commencé à mettre au point des méthodes et des outils que j’ai voulu valoriser à part entière.

 

 Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le fait d’être entrepreneure ?

 C’est principalement la liberté d’organiser le travail comme je le souhaite, ce qui regroupe plusieurs dimensions :

  • La liberté de définir ma vision et ce que je veux apporter à mes clients : je suis animée par le fait de travailler pour le service public, et je suis très attachée notamment à une vision de la négociation gagnant-gagnant. J’ai la chance, aujourd’hui, de pouvoir porter cette vision auprès de mes clients, créer des ambiances, des outils et des déroulés de négociations qui soient cohérents avec les valeurs d’humanisme, de respect et de qualité des échanges auxquels j’ai toujours été attachée.
  • La liberté d’entreprendre comme j’en ai envie : choisir la stratégie à mener, prendre du temps pour partager des bonnes pratiques dans des associations professionnelles, animer des conférences, des réunions au sein de groupes professionnels….
  • Cette liberté se concrétise aussi par le fait de prendre du temps pour des engagements qui me tiennent à cœur, comme par exemple l’entrepreneuriat au féminin. C’est l’objet de mon engagement au sein du Rendez-vous des entrepreneures des Alumni de Sciences Po que j’ai créé et que je co-anime avec Nathalie Glorel depuis plus de 6 ans.

Dans ma vie d’entrepreneure, j’aime beaucoup la variété de mes tâches quotidiennes qui vont de la stratégie au management en passant par la recherche et le développement, faire des rencontres professionnelles, toujours rester à l’affût pour préparer l’avenir.

Je ne voyais pas forcément les choses comme ça lorsque j’ai créé mon entreprise, mais aujourd’hui, c’est ce que je vis et goûte pleinement.

Développer comme je le veux, suivant les axes que je veux le goût que j’ai pour mon métier, transmettre aux autres et notamment à mes équipes tout en restant ouverte à d’autres engagements qui sont importants pour moi, voilà ma vision de l’entrepreneuriat.

 

Quelles sont les difficultés principales auxquelles vous avez à faire face ?

En tant que petite entreprise, il est difficile de recruter et d’être visible sur le marché du travail. Les plus jeunes ne sont pas forcément attirés par les entreprises de notre taille.

J’essaie de démontrer au quotidien tout l’intérêt de travailler pour de petites structures, qui permettent d’être proactifs, de s’impliquer dans la vie de l’entreprise et de voir que ses actions ont un rôle concret et réel au quotidien. Mais cela ne suffit pas toujours et il y a encore du travail à faire, auprès des écoles notamment, pour mieux valoriser les petites structures auprès des jeunes.

L’autre difficulté que je rencontre repose sur mon carnet de commandes. Je n’ai pas de visibilité au-delà de 6 mois alors que j’ai une équipe et donc des charges fixes à assumer. J’ai gagné en sérénité sur ce sujet avec le temps mais cela fait partie des aspects stressants de la vie de chef d’entreprise.

Enfin, le fait de devoir faire des choix, prendre des décisions seule n’est pas toujours chose facile. Aujourd’hui, j’ai mis en place des stratégies pour briser cet isolement, en m’entourant notamment d’un réseau de personnes ressources, entrepreneures pour la plupart, avec qui j’échange régulièrement, sur ces décisions, mes questionnements ou mes doutes.

 

Quelle est votre stratégie de développement et quelle est la place de la communication dans cette stratégie. A-t-elle évolué avec le temps ?

J’ai envie qu’Adexel soit reconnu comme l’acteur de référence expert et engagé dans l’ingénierie financière et contractuelle des concessions. Il en découle une stratégie qui consiste à être présents dans les appels d’offres concernés, lors d’interventions, de conférences, de formations sur ce thème-là, dans la littérature professionnelle. C’est là que la communication a toute sa place, pour nous aider à être présents, visibles et identifiés.

En termes de stratégie de développement, nous sommes en pleine réflexion sur la consolidation du gré-à-gré, afin de rendre le process de transformation du prospect en client plus court et moins aléatoire que les appels d’offres.  Depuis plusieurs mois également, nous avons développé un outil logiciel d’analyse financière que nous utilisons en interne et que nous souhaitons commercialiser. Je suis convaincue que cet outil va nous permettre d’être encore plus présents sur le secteur des concessions. 

 

En quoi Intersection Conseil & Création vous aide à mettre votre stratégie de communication en musique ?

Au début, ma vision de la communication était cantonnée aux supports : plaquettes, site web, newsletter, Linkedin…. Je me suis vite aperçue qu’au-delà de ces supports, indispensables et qu’il faut faire vivre dans la durée, le véritable enjeu était de nous faire connaître auprès d’une presse spécialisée ou encore de réseaux professionnels de référence.

La communication n’est pas mon métier, et je ne pensais pas forcément à faire le lien entre nos propres actualités et le réseau de personnes clés dont je viens de parler pour qu’elles les relayent et leur donnent donc une meilleure caisse de résonnance. C’est toute la valeur ajoutée d’Intersection Conseil & Création, qui permet de faire le lien avec cet écosystème, au service de notre développement. Travailler avec une agence nous permet également une prise de recul qui passe par des moments de réflexion stratégique mensuels, pour aligner la communication sur notre stratégie et nos axes de développement, et rendre chacune de nos actions le plus efficace possible. Grâce à cette vision globale, Intersection a un rôle d’aiguillon également et me permet d’être sûre que les tâches à faire vont être faites, bien faites, et relayées comme il se doit. Si je n’externalisais pas, je laisserais la tâche « communication » au bas de la pile car il y a toujours d’autres choses à faire et cela serait forcément vecteur de frustration. Travailler avec un partenaire professionnel, qui connaît l’entrepreneuriat et travaille avec des entreprises de notre taille me rassure sur le fait que nous faisons les bons choix en termes de communication.

 

Si vous deviez donner un conseil à quelqu’un qui veut se lancer, quel serait-il ?

Ecoute-toi, lance-toi, et si les autres te donnent des conseils, prends uniquement ceux des gens qui sont qualifiés pour te les donner.

 

Quel est votre meilleur souvenir d’entrepreneure ?

Lorsque j’anime une conférence sur un thème pointu auprès du GART, de l’Afigese, du CNFPT, qui sont des instances de référence dans mon métier, et que je vois que ces conférences font le plein. Cela me montre que je suis reconnue par mes pairs et que ma vision a porté ses fruits : me spécialiser sur un sujet de niche, me faire identifier par les personnes référentes, avoir travaillé pour gagner leur confiance et aujourd’hui avoir une vraie légitimité.

 

Nous remercions Elodie Parier, de nous avoir accordé cette interview. Vous pouvez la suivre et échanger avec elle sur son profil Linkedin.